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Histoire de l'ASA

et du Canal d'Irrigation de la Vallée des Baux

Histoire de l'ASA et du canal


Le Canal de la Vallée des Baux est le plus contemporain des grands ouvrages d’irrigation gravitaire de notre région. Sa construction a transformé totalement le territoire des Communes d’Aureille, Mouriès, Maussane les Alpilles, Paradou, Fontvieille et un secteur de Tarascon, en menant dans cette région l’eau de la Durance et en permettant la culture maraîchère sur des terrains autrefois arides, devenus depuis une source de richesse.
1792 – 1900 : projet de création du canal et mise en place de l’Association Syndicale Libre (ASL) de la Vallée des Baux

C’est en 1792 que Etienne Légier, citoyen de la commune de Fontvieille et futur maire, a conçu le premier projet d’un canal destiné à irriguer la Vallée des Baux, depuis la prise de la Durance jusqu’à la prise de Lansac à Saint-Gabriel.

Après une longue période de gestation du projet, le 7 avril 1852 le Préfet des Bouches du Rhône institue par arrêté les syndicats provisoires dans les communes d’Aureille, Mouriès, Maussane, Paradou, les Baux de Provence, Fontvieille et Arles dans le but de recueillir des adhésions à un projet de canal destiné à l’irrigation de ces communes. 

Après plusieurs tentatives infructueuses pour faire adhérer un plus large nombre de municipalités et d’adhérents au projet, l’Association Syndicale Libre de la Vallée des Baux est finalement créée le 22 juin 1873, avec l’élection de 12 syndics dans les communes de Mouriès, Maussane et Paradou. Un total de 760 adhérents s’engagent à mettre 1430 hectares à l’arrosage.

Il faudra néanmoins attendre le 26 septembre 1880 pour que les conditions des nouvelles adhésions soient assouplies, ce qui permit d’atteindre la souscription des 2000 hectares nécessaires.

Le 18 septembre 1875 le Ministre des Travaux Publics autorise la construction en Durance d’une prise spéciale pour la branche septentrionale des Alpines et allouant 3500 litres par seconde pour permettre l’irrigation du périmètre du futur canal.

En juillet 1889, grâce à l’action des élus et des habitants des communes de la vallée des Baux, le Sénat et le Parlement votent la loi déclarant d’utilité publique la construction du canal et autorisant le prélèvement de 3000 litres par secondes pour l’alimentation du périmètre régi par l’ASL. C’est en mai 1892 que le projet est soumis au Conseil Général à Aix en Provence et qu’il est approuvé.

1900 – 1914 : Création de l’ASA et construction du canal

Le 18 mars 1900, l’Association Syndicale Libre (ASL) se transforme en Association Syndicale Autorisée (ASA). L’ASA sollicite du Conseil Général une subvention supplémentaire pour permettre le financement du projet. Le 9 septembre 1906, le financement étant acquis, la construction du canal peut enfin commencer, sous le contrôle de l’Etat, la direction du service des Ponts et Chaussées des Bouches du Rhône et la surveillance du Génie Rural.

Les travaux sont achevés le 1er juillet 1913, avec seulement 1 an de retard.  

Le 3 juillet 1914, le Canal d’Irrigation de la Vallée des Baux apporte son eau jusqu’à Fontvieille depuis Eyguières via le canal "Boisgelin Craponne" alimenté par les eaux de la Durance.

1955 : Aménagement hydroélectrique de la Durance

C’est dans les Hautes-Alpes, sur les pentes du Sommet des Anges à 2390 m d’altitude, que la Durance prend sa source. L’idée de créer un barrage pour faire face aux crues dévastatrices et pour soutenir les besoins en eau d’irrigation de la Basse Durance en périodes de sécheresse naît au milieu du 19ème siècle. Un ingénieur des ponts et chaussées, Ivan Wilhem va, dès 1912, démontrer l’intérêt de l’ouvrage et étudier sa faisabilité.

La construction du barrage de Serre-Ponçon, qui sera confiée à EDF, ne débutera qu’en 1955 pour s’achever 6 ans plus tard. Avec ses 28 km² et 1,2 milliards de m3 de réserve, le lac de Serre-Ponçon fait partie des plus grandes retenues artificielles d’Europe. 
La présence du barrage assure au canal d’irrigation de la Vallée des Baux et autres canaux de basse Durance une grande sécurité dans l’approvisionnement en eau, depuis plus de 50 ans. 200 millions de m3 sont réservés pendant la période estivale à l’irrigation du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Lorsque le débit naturel du fleuve devient trop faible, la retenue prend le relais pour l'irrigation des cultures.

1960 à aujourd’hui : modernisation du canal et des réseaux

Depuis les années 1950, l’ASA a engagé plusieurs programmes de travaux en vue de moderniser progressivement l’infrastructure et améliorer la gestion des débits dans un réseau en évolution.

La mise en place de vannes automatisées aux points névralgiques du réseau et le développement d’un maillage de capteurs de niveau d’eau et de débit, reliés au système de supervision de l’ASA, permettent de suivre et de piloter la répartition des débits en temps réel.

À partir des années 1990, la conversion de fossés d’irrigation à ciel ouvert en conduites sous pression dans certaines zones urbaines et périurbaines denses, a également permis de moderniser l’irrigation à la parcelle (abandon des « tours d’eau » à une irrigation « à la demande ») tout en réduisant les besoins nets en eau.

Aujourd’hui

L'ASA du Canal d’irrigation de la vallée des Baux compte près de 2100 adhérents pour un périmètre desservi d’environ 3000 hectares.

Le périmètre de l’ASA est à 95% situé en zone agricole ou naturelle, et 5% en zone périurbaine. Le périmètre desservi par l’ASA est occupé principalement en prairies, grandes cultures, oliviers et arboriculture, avec 5% de la surface en jardins en zone périurbaine. Du fait de l’intérêt paysager et agricole de la zone, des appellations d’origine, du dynamisme local, la tendance sur les prochaines années est plutôt à un maintien de l’agriculture en place et des surfaces agricoles. Les données du RGA indiquent en effet, selon les communes, peu de variations sur les dernières décennies comparativement au reste du département des Bouches du Rhône.

L'ASA du Canal d'Irrigation de la Vallée des Baux est engagée dans une démarche de modernisation de ses installations de transport et de distribution d'eau à usage d'irrigation. Ceci s’est traduit, par la réalisation d’un schéma directeur en 2013 par la Société du Canal de Provence, définissant des programmes d'études et de travaux planifiés sur plusieurs années, et dont plusieurs ont déjà été réalisés (conversion de filioles gravitaires en réseaux basse pression, modernisation de la prise principale du canal et du système de supervision et de mesure des débits, modernisation de prises d’eau sur le canal et les branches secondaires, mise en place de comptage sur des réseaux basse-pression, travaux de cuvelage sur le canal maître, etc.).

En 2022, l’ASA va s’engager dans la réalisation la 1ère tranche du programme de modernisation et de régulation hydraulique de son canal maître, avec le soutien de l’Etat via le Plan de Relance, de l’Agence de l’Eau, de la Région Sud et du Département des Bouches-du-Rhône.

Le projet vise à :

  • sécuriser l'alimentation des différents secteurs et fiabiliser le fonctionnement des prises tout en diminuant le débit technique annuel et ainsi réaliser des économies d'eau,
  • donner la capacité à l'ASA de piloter l'ensemble des vannes de délestage sur le canal via son système de télégestion,
  • avoir un meilleur suivi des débits sur les réseaux basse-pression.

À l’échelle annuelle, les économies d’eau générées dans le cadre du projet sont estimées à 2,7 millions de m3 soit 5,2% du volume de référence qui est de 51,5 millions de m3.

La réflexion sur l’optimisation des prélèvements avait pris une place centrale dans le cadre de démarche de contrat de Canal Crau Sud-Alpilles. Au travers de ce programme, l’ASA souhaite poursuivre ses efforts de rationalisation des prélèvements en basse-Durance tout en prenant en compte les besoins du territoire en matière d’irrigation et ceux des milieux naturels locaux.